mardi 14 octobre 2014

Le coin de Jean Claude : La terreur en Asie Centrale



LES ASSASSINS 

Le livre d'Amin Malouf "Samarkande" met en scène un personnage assez mystérieux qu'aurait
rencontré son héros Omar Khayyyam. Il s'agit d'Hassan Sabah surnommé "le Vieux de la Montagne" comme le seront ses successeurs et le maître de la secte des assassins.
Cette secte aurait assassiné Nizam al Mulk grand vizir des sultans seldjoukides (sunnites) Alp Arslan et Malik Shah. Saladin lui-même aurait échappé à deux reprises à ces assassins.

                                         Hassan bin Sabbah
   Nizam Al Mulk 
                                                                                                       
                   Alp Arslan




                                                                             

Qui sont donc ces assassins qui ont terrorisé les plus puissants maîtres de l'Asie Centrale ?

Après la mort du Calife fatimide en 1171, une scission se produit dans la communauté chiite, qui subit le règne d'un sultan d'origine turque et de religion sunnite. Nizar, le fils aîné du Calife mort, et le fils cadet se disputent la succession. Nizar et Hassan Sabah, un érudit en science et théologie, sont à la tête de la secte des Ismaëliens de Syrie. On les appelle d'abord les Nizarites.  Ils prennent le contrôle de la forteresse d'Alamout. De là ils organisent un ensemble de fortifications, et créent leur propre royaume, entretenant des réseaux en Perse et en Syrie.
 Hassan Sabah par son charisme s'entoure d'une garde personnelle d'hommes endoctrinés et qui considèrent la mort comme un moyen d'acquérir le Paradis s'ils obéissent aveuglement aux ordres de leur maître qu'on appelle Le Vieux de la Montagne. Entraînés à l'assassinat, ils peuvent être partout et ils déjouent toutes les précautions. Ils s'appellent les Assassiyams : fidèles au fondement (de la foi).

 Marco Polo qui a entendu parler d'eux relaie une explication donnée par leur ennemis qui les traitent de Haschischins (fumeurs de haschich) pensant qu'ils sont drogués pour accomplir leur crime. Pourtant le haschich altère l'acuité mentale nécessitée pour déjouer les précautions prises autour de personnages importants. Hassansiny "adepte d'Hassan" serait une autre possibilité. Quoi qu'il en soit l'appellation d'assassin aura la signification qu'on lui connaît.

Les assassinats commandés par le Grand Maître des Nizarites sont parfois préparés de longue date et ont parfois lieu en public.
Nizam el Molk le vizir qui détient la réalité du pouvoir du sultan et qui a contré les ambitions de Hassan, jusqu'à attaquer Alamout, est assassiné. De nombreux vizirs ou généraux sunnites le sont aussi. Hulegu,le khan mongol, qui menace le territoire de Transoxiane échappe à un assassinat (c'est d'ailleurs lui qui finira par emporter la forteresse d'Alamout.)
Saladin lui-même, qui a déposé le calife chiite égyptien, est considéré comme un ennemi et il échappera à un premier assassinat en 1175, un deuxième en 1176, et décidera lors d'un siège d'abandonner la lutte contre le Vieux de la Montagne.
 Ibn Battuta, le grand voyageur, et d'autre historiens de l'époque décriront dans leurs écrits le fonctionnement de cette secte.
Quelques anecdotes : Les Nizarites auraient demandé à Louis IX à Accra, et en relation avec les Templiers une alliance contre les Mongols. D'autre part les Mongols (plus exactement l'Ilkhan Argoun) essaieront d'obtenir l'alliance des chrétiens contre les Seldjoukides et les Mamelouks d'Egypte. On peut supposer que Samarkande et Antioche étaient un nid d'espions...
Finalement les Mongols envahiront la Transoxiane, et prendront le fort d'Alamout, mais seulement à une époque où le petit-fils du successeur de Hassan aura "réformé" la dogmatique nizarite

Le coin de Jean Claude : Allons à la rencontre de quelques personnages illustres


Quelques personnages illustres à Samarcande


Samarcande se trouve au bout du monde pour les Européens et même le Proche Orient. Pourtant elle fut contactée par des populations très hétérogènes, nomades comme les Scythes, les turco-mongols, ou sédentaires comme les Gréco-macédoniens, les Parthes, les Perses, puis les Chinois. Les artistes, les philosophes et scientifiques, les pélerins, et bien sur les marchands s'y sont rendus pour des raisons diverses. Parmi ceux-ci des personnages illustres par leurs connaissances tels que :


Omar Khayyam (1038-1131) philosophe, mathématicien astronome et poète persan y séjourne de 1072 à 1074 avant de s'installer à Ispahan à la demande du sultan Malik Shah qui lui confie la charge de l'observatoire. Ses découvertes sont connues du monde entier, et ses poèmes empreints de méditations ont eu un grand succès au Moyen-Orient et bien plus tard en Europe.

Portrait of Ibn Battuta Ibn Battuta (1304-1377) grand voyageur venu du Maghreb, part de Sarai en Crimée pour arriver en Transoxiane. Il maudit les ravages causés par Gengis Khan à Boukhara et Samarcande dont il constate les ruines. Erudit en Histoire et en langues, ses compte-rendus de voyage font autorité.

 Ibn Khaldoum (1332-1406) qui a écrit une « Introduction à l'Histoire Universelle » où il compare l'histoire et la civilisation des Perses et des Arabes, et  raconte la poussée vers la Chine par les musulmans Ommeyades en 715.
Il est aussi le biographe de Tamerlan.

   Ulugh Beg (1394-1449) petit-fils de Tamerlan lequel a fait de Samarcande sa capitale, est passionné de Sciences et d'Astronomie en particulier. Il a fait bâtir à Samarcande un observatoire géant à trois étages doté d'une sorte de sextant géant permettant de mesurer la distance aux étoiles. Après son assassinat cet observatoire a été détruit mais en reste encore les fondations.

Ibn Sina dit Avicenne (980-1037) mort un an avant la naissance d'Omar Khayyam, qui fut son disciple par la lecture de ses œuvres.
Son Canon de la Médecine est son œuvre la plus connue qui décrit les symptômes de toutes les maladies à son époque. Elle fut rapportée en Europe par les Croisés et fit longtemps autorité.  Mais c'est aussi un savant universel, qui s'intéresse entre autres à la logique, les mathématiques, l'astrologie  et la poésie.







Le coin de Jean Claude : Allons à la renconte de Samarkande, ville touristique de nos jours



SAMARKANDE           Perle de l'Asie centrale

Actuellement ville d'Ouzbékistan, à la rencontre entre les mondes turcs et persans, Samarkande est particulièrement connue par sa situation sur la Route de la Soie, par la diversité des populations qui l'ont traversée, par les descriptions dythyrambiques qu'en ont faites les voyageurs à diverses époques
et par les romanciers et jusqu'aux dessinateurs de BD.

Samarkande fut située dans un pays appelée la Sogdiane du nom d'un peuple qui y vivait d'agriculture mais fut plus connu par ses qualités de commerçant et d'interprète. Ce fut ensuite la Transoxiane du nom du fleuve Oxus, traversé par Alexandre le Grand. Samarkande fut en contact avec les Bactriens et les Perses, et à certaines époques avec les Chinois. Elle est conquise par les musulmans sous le règne des Sassanides en 712, puis par le Califat Abasside qui vainquit les Chinois à la bataille de Talas en 751 à l'issue de laquelle les musulmans capturent des artisans papetiers chinois et font de Samarkande le centre de la fabrication du papier. La ville fait ensuite partie de plusieurs empires, mais sa richesse est liée aux aléas du commerce avec la Chine, et avec les tribulations de la Perse et de la Syrie. Surtout elle est à la lisière de la steppe mongole.

La ville est détruite par Gengis Khan en 1220 comme sa voisine Boukhara.
Elle sera reconstruite en 1370 par Tamerlan qui fera construire des bâtiments célèbres par leur beauté (Mosquée, Medersa, Mausolée), résultat du travail d'artistes des pays conquis. Marco Polo la cite dans son « Devisement du monde » en fait son père et son oncle en ont entendu parler en passant par Boukhara distante de 200 kms.
Après avoir subi la domination russe en 1869, et fait partie de l'Empire soviétique qui lui a préféré Tachkent. Elle fait partie de l'Etat d'Ouzbekistan
qui en a fait une ville touristique. Très touristique …

samedi 4 octobre 2014

Assemblée générale

ASSEMBLEE GENERALE DE L'ASSOCIATION


Ce samedi 29 septembre avait lieu l'assemblée générale de l'association Antan Présent.
Après un rappel du devenir de la précédente exposition qui souffre du manque de "repreneurs" bien malheureusement, une opportunité s'offre à nous au Musée d'Arras qui ouvre ses portes à Versailles.
Un appel aux projets a été lancé par le musée qui nous permet de proposer toute notre collection de costumes aux visiteurs durant la période d'avril à septembre 2015.
Nous ferons tout pour être retenus. C'est pour nous une formidable opportunité de reconnaissance.

Notre présidente Jeanne Marie Bondu a ensuite présenté le nouveau projet qui devrait voir le jour en septembre 2017 "LA ROUTE DE LA SOIE"
L'équipe a déjà bien avancé sur le sujet :
- 5 costumes réalisés à ce jour
- Des contacts, des rencontres essentielles avec l'association Guillaume de Rubruck, le vice consul de Mongolie.
- Le plan d'exposition se dessine de façon précise.
- Les animations encore plus présentes sont pressenties et déjà attribuées pour quelques unes
- Les questions diverses ont été abordées.

Le bilan moral et financier a été présenté par Paule Grimomprez et Alain Bondu
lesquels ont été acceptés à l'unanimité.

La réunion s'est poursuivie autour d'une table garnie de produits faits maison par les  adhérents qui ont régalé tous ceux qui étaient des nôtres ce jour là. Chapeau les artistes !

Nul doute que ce projet là va encore fédérer et faire des heureux.